L’école est l’enjeu de tous les fantasmes, de toutes les inquiétudes. C’est par l’école, pensent petits et grands, que la réussite ou… la catastrophe arrive. Le propos est caricatural, mais pas autant que cela. Car c’est à l’école, à travers l’école, pour l’école, à cause de l’école, que les plus gros stress apparaissent chez les enfants et leurs parents. Combien de discussions, de conflits, de négociations, pour que « ça marche » ? L’enjeu dépasse la réussite scolaire puisque pour un parent, les notes de l’enfant à l’école sont le gage qu’il a réussi sa « mission de parent ». Les notes à l’école sont dans nos croyances, les meilleurs prédicateurs du « meilleur avenir » pour l’enfant, de son futur bonheur.
Nous disons d’ailleurs de l’enfant à l’école : « Il y joue son avenir » … quel stress !

Le propos n’est pas à la culpabilisation puisque nous sommes pris au piège d’une société qui véhicule ce type de croyances et donc ce type d’enjeux. Le propos est à la prise de recul.

Tant que nous serons nous, parents, dans ce type de stress nous ne pourrons aider et accompagner l’enfant à mieux gérer le sien.

Et pour cause, 69 % des enfants souffrent de l’angoisse de l’échec à l’école, 80 % des demandes de consultation en psychologie sont motivées par des difficultés à l’école, et aujourd’hui le terme de « burn-out » n’est plus l’exclusivité de l’adulte…. Le burn-out touche également nos enfants et nos adolescents.

Alors, comment le stress rend-il nos enfants malades ?

Et comment leur ouvrir un autre chemin, un chemin bien plus propice à leur épanouissement et à leur sentiment de satisfaction dans leur vie d’aujourd’hui et de demain ?

 stress parents impact enfant

Le stress, de quoi s’agit-il ?

Chacun a une notion intuitive du stress, mais souvent floue, car c’est un terme aujourd’hui si souvent utilisé dans nos vies, dans nos sociétés, que sa banalisation l’a vidé de son sens profond.
Le stress est l’ensemble des réactions physiologiques, comportementales et psychologiques permettant à un individu de s’adapter aux exigences de son environnement auquel il ne peut se soustraire. Le stress est désigné comme « syndrome général d’adaptation »
Le stress est avant tout utile. Nous avons besoin du stress pour vivre et survivre. Le stress mobilise nos ressources physiques et psychologiques pour nous permettre d’être plus rapides, plus efficaces, plus productifs. Le stress aiguise notre intelligence, dans tous les domaines. C’est le stress positif.

Mais il peut aussi nous épuiser et nous rendre malades. C’est sa version négative.

Stress positif ou négatif… le cœur balance

Face à un danger, réel ou imaginaire, tout notre organisme se met en alerte pour analyser la situation et se mettre en action.
Cette analyse suppose une double évaluation, à la fois cognitive et émotionnelle :

  • Quelle est la menace ?
  • Est-ce que je peux y faire face ?

C’est la réponse instantanée, intuitive, souvent inconsciente, à ces deux questions qui va orienter tout le processus. Si je me représente le défi comme acceptable, que je considère que j’ai les ressources nécessaires, je me dis « je peux le faire », tout va bien, le stress devient un puissant allié.

Si à l’inverse, je suis convaincu que je n’y arriverai pas, que c’est trop pour moi, que je n’ai pas le temps…, le poids du stress tombe sur mes épaules. Le stress va m’accabler de tous ses maux.

Le stress, un mot pour beaucoup de maux

Nous connaissons bien aujourd’hui les conséquences du stress. Des conséquences multiples. Sur le plan psychologique et sur le plan physiologique. Tous les troubles psychologiques sont concernés, mais aussi de nombreuses maladies, psychosomatiques ou non. Certains organes sont plus sensibles au stress, mais tous sont malheureusement sous influence. On sait aujourd’hui que des pathologies somatiques parmi les plus lourdes contiennent une composante de stress non négligeable. Par exemple, il s’avère que plus de 80% des enfants qui se plaignent de maux de ventre sont en réalité des enfants anxieux sans aucun problème gastrique !

Soulager les stress est un défi majeur de santé publique.

Autres victimes du stress : les fonctions intellectuelles et cognitives. Sous l’emprise du stress, impossible de se concentrer, impossible de mémoriser, impossible d’activer ses capacités de compréhension, d’analyse. Le stress recouvre tout et bloque le fonctionnement de la pensée.

Pourquoi ? Là aussi, c’est une question d’adaptation et de survie.

Stress empêche pensée et fonction cognitive

Petit détour du côté du cerveau. L’amygdale est le berceau de la peur dans le cerveau. L’amygdale est mature dès la naissance, car elle siège dans une des parties les plus archaïques de notre cerveau, le cerveau reptilien, cerveau des réflexes primaires. L’amygdale permet de porter des messages d’alerte dès la naissance afin d’assurer notre survie. Lorsque l’amygdale s’active, le reste du cerveau se désactive, et surtout le néocortex. Dans le néocortex siègent les fonctions cérébrales dites de haut niveau : la logique, le raisonnement… Lorsque l’amygdale s’active, tout le reste du cerveau se met en veille pour que, le plus vite possible, des réactions de fuite ou de défense soient déclenchées. Par exemple si un loup entre chez vous, l’action de l’amygdale va vous permettre de réagir très vite, de fuir ou de vous saisir d’une arme d’attaque, et non de passer dix minutes à faire des hypothèses, à comparer les issues, à réfléchir à la meilleure solution… dans de telles situations, si vous vous mettez à réfléchir, il est déjà trop tard !

Le stress entraîne une tentative d'évitement

C’est exactement ce qui se passe pour nos enfants à l’école. Pour un enfant en difficulté scolaire, l’école c’est le loup ! L’enfant en difficulté à l’école a une amygdale hypersensible et dès qu’il se trouve face à une sollicitation scolaire, l’amygdale prend le contrôle du cerveau, la pensée se désactive, la seule réaction, c’est la fuite ou l’attaque, toutes autres formes de traitements de l’information ne sont plus possibles. L’enfant ne peut pas réfléchir. Le devoir est bâclé. Seules les issues de secours, tentatives d’évitement, de contournement, ou alors d’attaque et d’agressivité sont activées.

Lorsque l’on reconnaît ce type de comportement chez son enfant, il est important de se souvenir du loup. L’étape prioritaire, incontournable, pour aider son enfant c’est d’abord d’apaiser le niveau de stress. Forcer le travail est stérile, le cerveau n’est plus actif. Prendre l’air, discuter d’autre chose… est une étape essentielle. Ensuite, y revenir, mais dans une autre optique : mettre en œuvre toutes nos ressources et notre créativité de parent ou d’enseignant pour que l’enfant se connecte à son sentiment de force et de compétence. Ce sentiment à l’origine du « oui, je peux le faire » va faire basculer l’enfant vers un stress plus positif et donc permettre au néocortex de reprendre le pouvoir sur l’amygdale. La clé, la baguette magique, c’est la confiance en Soi.

Confiance et estime de soi : les boucliers anti-stress à l’école ou en dehors

Nous retrouvons une spirale : le stress attaque la confiance en Soi, une bonne estime de Soi éloigne le stress.

Confiance en Soi, étymologiquement « avoir foi » en Soi. La confiance en Soi est une question d’équilibre.

D’un côté de la balance, la confiance en Soi est cette énergie qui nous fait ressentir nos forces, nos compétences, nos qualités, nos ressources.
De l’autre côté de la balance, la confiance en Soi permet d’accepter nos fragilités comme des fêlures secrètes qui permettent d’éclairer qui nous sommes, elle permet de ne plus vivre ses limites comme une maladie honteuse qui nous conduit à nous cacher au fond de nous-mêmes.

Reconnaître ses points de force, accepter ses points de fragilité, la balance se stabilise, la confiance en Soi est solide.

L’enjeu d’être conforme aux attentes des autres, et percevoir la déception dans le regard, et en premier lieu de ses parents, est une blessure immense pour un enfant. Une blessure qui attaque sérieusement la confiance en Soi et qui va, en cascade, surstimuler l’amygdale sur le plan du cerveau.

L’enfant a besoin de sentir que ses parents sont fiers de lui. Les yeux des parents sont le premier miroir par lequel l’enfant découvre son image. Sortir des attentes et accepter son enfant tel qu’il est va lui permettre de s’accepter pour une confiance en soi stable et sereine.

Confiance en soi permet l'épanouissement

Audrey Platania-Maillot
Psychologue – Cogito’Z

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