Comprendre la crise d’adolescence et ses effets sur la famille
L’adolescence est certainement la période la plus compliquée de la vie d’un homme ou d’une femme. Accentuées par les hormones en effervescence, les émotions ont tendance à s’extérioriser avec ferveur ou au contraire à être refoulées pour mieux rejaillir plus tard. La crise d’adolescence dénote souvent un besoin de se forger une personnalité et de trouver sa place dans la société. En disant tout haut son mal-être, l’adolescent se libère d’un poids lourd à porter. La crise devient alors une petite délivrance.
Il est admis que l’adolescence correspond plus ou moins à la période de la puberté et se termine à l’âge adulte, c’est-à-dire qu’elle commence en moyenne vers l’âge de 11 ans pour les filles et 12-13 ans pour les garçons et qu’elle se termine à l’âge de 20 ans, voire plus pour certains. À noter : on parle également de l’apparition d’une nouvelle période : celle de la préadolescence qui correspond aux premiers signes précoces liés à la puberté.
Comment apparaît une crise d’adolescence et comment gérer un adolescent en crise ?
La crise d’adolescence marque un besoin inné de devenir autonome et de se séparer de ses parents. Pourtant, cette séparation est difficile et provoque bien des remous : on se remet en question, on doute, on s’impose…. sans finalement savoir ce que l’on veut vraiment. Les parents sont souvent désappointés par l’attitude de leur ado, autrefois si calme, si posé. En prime, la crise peut survenir sans raison ou presque, suite à une remarque ou une demande légitime. La proportion que peut prendre un simple malentendu en surprend plus d’un.
Les parents peuvent par moments s’inquiéter de l’agressivité, voire de la violence des paroles de leurs enfants. Les cris et les larmes sont pourtant bien un exutoire pour diminuer la pression qui pèse sur les épaules et faire à nouveau le vide en soi. La plupart du temps, l’adolescent se sent mieux dans sa peau après une telle crise et il est alors plus facile de parler. En laissant passer l’orage sans « mettre de l’huile sur le feu », les choses s’arrangent d’elles-mêmes. Faites-lui simplement savoir que vous êtes là s’il a besoin de parler, de s’informer et qu’avec vous, il n’y a aucun sujet tabou. Une bonne communication est souvent la clé.
Les théories des psychologues et pédopsychiatres
La crise d’adolescence est souvent le reflet d’un besoin d’individualité. Ce besoin s’explique de différentes façons et chaque professionnel de la psychologie ou spécialiste du psychisme a ses propres idées sur le sujet.
Trouver le juste milieu entre ses parents et ses idoles
Devenir un homme ou une femme sans jamais décevoir ses parents, ses amis, son amoureux est un objectif pas si facile à atteindre. En s’identifiant à son père ou à sa mère puis à son professeur de cours particuliers ou à son entraîneur de sport, le jeune recherche le juste milieu et repère ce qui est idéal chez les uns et chez les autres. Cette transition, essentielle au développement, incite à critiquer, à s’opposer de façon plus ou moins virulente et à transgresser certaines règles qui paraissent alors absurdes et injustes.
Quels résultats pour la technique de la psychologie inversée ?
Beaucoup de parents se demandent comment contrer l’attitude paradoxale de leurs enfants adolescents. La réponse est : en utilisant les mêmes armes qu’eux ! Votre enfant est élève dans un lycée en classe de première ? Il ne travaille pas suffisamment et vous commencez à désespérer pour son avenir ? Dîtes-lui que s’il n’obtient pas son bac l’année suivante, vous serez ravis de le garder une année de plus à la maison. Ne souhaitant pas rester chez ses parents toute sa vie, l’enfant va réagir immédiatement et reprendre ses études en main. N’hésitez pas à jouer sur l’esprit de contrariété !
Prendre des risques, tester des substances illicites : le moyen de se prouver qu’on existe !
De nombreux adolescents adoptent des comportements dangereux parce qu’ils n’arrivent pas à trouver leur vraie place au sein de leur famille, de leur école ou de leur cercle d’amis. Pour faire comme les autres ou au contraire se faire remarquer, certains fument, se droguent ou se plaisent à conduire de plus en plus vite. Pour certains psychologues, le but recherché est de se prouver à soi-même que l’on a bien une existence réelle sur cette terre et que la vie vaut d’être vécue. En se mettant en danger, premièrement, on oblige nos parents à s’occuper de nous et deuxièmement, on montre au monde entier que l’on n’est plus un enfant et que l’on a d’autres droits et d’autres besoins. Il s’agirait ici de la première étape psychologique du développement à l’adolescence. Ce comportement serait naturel et commun à la plupart des jeunes adultes.
Cadrer la vie de l’adolescent : les solutions externes
Le mal-être de l’adolescent peut être accentué par des problèmes dans ses études, un manque de rigueur ou de méthodologie. Un soutien scolaire personnalisé et bien adapté à la personnalité de l’enfant peut permettre de le soulager et de l’aider à se recentrer sur ce qui est vraiment important. Faire intervenir une personne extérieure est souvent la meilleure des solutions pour faire entendre raison à votre adolescent et lui faire passer certains messages qu’il ne sera pas capable d’entendre de votre bouche. Faire intervenir un enseignant à domicile est souvent la meilleure solution pour déverrouiller une situation compliquée où les devoirs deviennent une intarissable source de conflit. De par son absence de parti pris aux yeux de l’adolescent, un enseignant d’expérience aura plus de facilité à le mettre au travail et à lui imposer des règles strictes à suivre pour bien gérer son travail. Évidemment, chaque professionnel de l’éducation a sa propre méthode. L’important est qu’elle repose sur des théories éprouvées et qu’elle soit efficace sur le court terme.
Que faire en cas de comportements dangereux ?
Dans la situation où votre adolescent commencerait à adopter des comportements à risque chroniques (anorexie, boulimie, alcoolisme, toxicomanie, conduite dangereuse…), il devient nécessaire de rapidement prendre conseil auprès d’un(e) thérapeute. Par son expérience, ses conseils et son objectivité, il s’agira de la personne la plus à même de vous aider et d’aider votre adolescent en manque de repère. Deux solutions se proposent à alors vous :
- Le pédopsychiatre dont l’intervention nécessitera une prescription par votre médecin généraliste. Ce professionnel est en capacité de prescrire des examens complémentaires (orthophoniste, psychomotricien…) , voir un traitement médicamenteux. Son intervention est prise en charge par la sécurité sociale.
- Un psychologue si vous pensez que le problème peut être traité en renouant le dialogue et en favorisant les échanges avec votre enfant.
Le choix de l’un ou l’autre de ces thérapeutes, voire d’un psychanalyste (plus rare à cet âge), est à faire en fonction du comportement adopté par votre adolescent.
Finalement, la crise d’adolescence n’est qu’une étape, souvent salutaire, pour passer de l’enfance à l’âge adulte. Si elle peut concerner des sujets divers et variés, elle peut simplement être une solution pour attirer l’attention de ses parents et les obliger à réagir en prenant des décisions fermes et définitives. Imposer des limites n’est pas uniquement réservé à la période de l’enfance.
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