Accompagnement des élèves atteints de troubles de l’apprentissage
Les enfants qui présentent des troubles de l’apprentissage ou qui sont porteurs d’un handicap ont le droit de suivre une scolarité ordinaire. La loi du 11 février 2005 relative à l’égalité des droits et des chances prévoit la scolarisation des élèves en situation de handicap et le droit à la compensation pour pallier aux difficultés inhérentes aux troubles dont ils sont porteurs. Or leurs difficultés ne rencontrent pas toujours la compréhension et les aménagements nécessaires afin que leur scolarité se déroule dans de bonnes conditions.
Mettre en place un suivi pédagogique adapté régulier sous forme de cours particuliers à domicile adaptés permet de compenser le handicap, d’élaborer avec l’élève et sa famille des stratégies pour surmonter au quotidien les difficultés, de redonner confiance à l’élève dans ses capacités et de lui laisser le maximum de portes ouvertes pour construire son avenir. Il est en effet important que le suivi mis en place se fasse en concertation constante avec la famille et même, dans la mesure du possible, avec les autres professionnels qui interviennent auprès de l’enfant (éducateur, orthophoniste, ergothérapeute, psychologue…).
Les troubles envahissants du développement (TED) regroupent plusieurs pathologies psychiatriques dont les troubles du spectre autistique (TSA)
Ces troubles affectent les fonctions cérébrales et apparaissent de façon précoce dans le développement de l’enfant (avant l’âge de 3 ans). Les TED et TSA se caractérisent par une altération (variable) de trois fonctions cognitives, appelée « triade autistique » :
- La communication : retard voire absence de langage verbal, difficultés à se faire comprendre, écholalies, compréhension littérale du message (pas de second degré), absence des compétences de base en matière de conversation, difficultés avec la communication non-verbale, avec l’implicite et l’abstrait…
- Les interactions sociales : relations avec les pairs évitées, difficultés à comprendre et appliquer instinctivement les règles sociales implicites, maladresse sociale, absence de « théorie de l’esprit » (capacité à saisir les pensées, les émotions d’autrui)…
- Les troubles du comportement : centres d’intérêts restreints et excessifs, comportements répétitifs (battement des bras ou des mains, balancement,…), intérêt pour une partie de l’objet plutôt que pour sa fonction (ex : aligner des voitures mais ne pas les faire rouler), forte résistance aux changements, réactions émotionnelles soudaines et intenses…
Les personnes porteuses d’autisme sont également sujettes à une hypersensibilité ou à une hyposensibilité sensorielle, ont des difficultés à appréhender une situation dans son ensemble, à s’organiser, à prévoir et se projeter (troubles des fonctions exécutives), mais aussi à se concentrer et peuvent également présenter une déficience intellectuelle. Autant de manifestations de leurs troubles qui compliquent et retardent les apprentissages scolaires.
Cependant, elles peuvent également développer des compétences cognitives particulières bien au-delà de la moyenne, qui sont des points forts sur lesquels s’appuyer : capacités visuelles, mémoire très performante, « îlots de compétences » (compétences exceptionnelles dans certains domaines)…
Le syndrome d'Asperger
Le syndrome d’asperger fait partie des TED. Les critères diagnostiques sont identiques que pour l’autisme en ce qui concerne les interactions sociales et les troubles du comportement. Mais à la différence de l’autisme, il n’y a pas de retard de langage dans le syndrome d’Asperger, ni de déficience intellectuelle. L’enfant asperger est souvent diagnostiqué plus tardivement (après le début de sa scolarisation) essentiellement pour ces raisons.
S’il peut avoir des facilités cognitives, l’élève porteur du syndrome d’Asperger est néanmoins freiné dans son parcours par les difficultés qu’il rencontre dans les interactions sociales ainsi que par des troubles des fonctions exécutives.
« Des enseignants aguerris au suivi d’enfants atteints de trouble de l’apprentissage «
Comment intervenir et les accompagner ?
- Le programme TEACCH (Traitement par l’éducation des enfants présentant de l’autisme ou un handicap de la communication) : conçu pour les enfants avec retard mental ou sans langage ;
- L’ABA (Applied Behavior Analysis) : fondée sur le principe du « conditionnement opérant », il s’agit de modifier les comportements problématiques en agissant sur leurs antécédents et leurs conséquences dans l’environnement du sujet ;
- Le PECS (Système de Communication par échange d’images) et le MAKATON : programmes d’aide à la communication et au langage.
« Des méthodes éducatives
spécifiques et
un accompagnement personnalisé ! »
Il existe de nombreux outils destinés aux enseignants pour adapter la classe à l’enfant porteur de troubles envahissants du développement. En ce qui concerne le soutien scolaire, il s’agit en premier lieu d’aménager un cadre de travail rassurant qui évite le surplus de stimulations sensorielles, d’aider l’élève à s’organiser, à anticiper des changements dans son emploi du temps mais aussi à gérer son stress.
Dans le travail de soutien scolaire, l’enseignant se doit d’être le plus concret possible, de structurer le travail et de veiller à rendre visible cette structuration (à l’aide de couleurs, d’images…), de tester différents supports (visuels, auditifs…) en fonction des facilités de l’élève et surtout, de s’appuyer sur ses centres d’intérêts et sur ses compétences.
Il doit encourager les efforts de l’élève et non le sanctionner.
Compte tenu de la résistance au changement de ces élèves, il est préférable d’envisager un suivi régulier sur l’année avec le même intervenant.