En tant que parents, nous sommes bien souvent démunis face au stress de nos enfants à l’approche de l’examen, ou au contraire à leur désinvolture excessive… Comment les aider au mieux à préparer le baccalauréat ? Sans être trop directif, voici quelques conseils que vous pouvez leur donner tout au long de l’année et dans la dernière ligne droite.
Préserver son capital santé
Bien qu’il puisse paraître saugrenu de parler physiologie pour préparer un examen, le préambule à tout travail efficace est de prendre soin de soi. Dans la mesure du possible, assurez-vous que votre enfant dorme au moins 9 heures par nuit (les études démontrent que la moyenne se situe à 7 heures et 26 minutes seulement…). En effet, outre une meilleure forme physique, un sommeil de qualité et suffisamment long donne au cerveau les moyens d’assimiler et de mémoriser toutes les informations reçues au cours de la journée. Côté nutrition, veillez à ce que votre enfant ait une alimentation variée et ne force pas sur les excitants, qui ne donnent qu’une fausse impression d’énergie et fatiguent en fait l’organisme. Enfin, révision ne doit pas être synonyme d’enfermement : votre enfant a besoin de sortir prendre l’air, se changer les idées, faire du sport… L’idéal est d’entrecouper séances de travail et détente à l’extérieur. Par contre, les sorties nocturnes sont à limiter dans les jours précédant les épreuves, sans en faire un interdit absolu.
Préparer le BAC, c’est travailler régulièrement
Bien entendu, l’idéal est d’acquérir de bonnes habitudes dès le début de la Terminale et de travailler tout au long de l’année… Cependant, si votre ado a un peu « décroché », pas de panique : à quelques semaines des épreuves, il peut encore s’atteler à la tâche et organiser un planning de révisions efficace. Là encore, le maître-mot est régularité. François Testu, spécialiste des rythmes de l’enfant, a déterminé que l’attention et la concentration étaient croissantes jusqu’à midi, déclinaient après déjeuner, puis remontaient en milieu d’après-midi. Concrètement, l’idéal est que votre ado s’astreigne à travailler chaque jour aux moments où son potentiel est le meilleur : entre 9 et 11 heures, par exemple, puis entre 15 et 17 heures.
Trouver sa propre manière de travailler
En matière de révisions, ce qui convient à l’un ne convient pas forcément à l’autre. Votre enfant doit repérer quel est son type de mémoire : visuelle, auditive, voire kinesthésique. Attention, cela ne veut pas dire qu’il doit se centrer uniquement sur son canal de prédilection : il faut essayer de faire interagir les trois types de mémorisation en variant les supports, ce qui évite aussi une trop grande monotonie. Quant aux fameuses fiches de révision, elles sont un excellent moyen de s’approprier le cours, voire de l’approfondir tout en se constituant des supports indispensables pour gagner du temps au moment des révisions du bac. D’autre part, le lycéen doit aussi trouver dans quelles conditions il est le plus efficace : est-ce en travaillant seul ou en petits groupes ? Dans sa chambre ou à l’extérieur ? Au CDI ou à la médiathèque, afin de disposer de ressources annexes pour compléter le cas échéant le contenu du cours ?
La pensée positive adaptée au futur bachelier
Nous le savons, le mental compte énormément lors du passage d’un examen. Et l’attitude positive n’est pas toujours le point fort des adolescents… Pour aider votre enfant à aborder au mieux les épreuves du bac, vous pouvez lui suggérer certaines idées :
- se projeter dans l’après-examen : quels sont ses projets, ses envies ? Quelles portes lui ouvrirait l’obtention de l’examen ? Cela lui permet de ne pas voir le baccalauréat comme une fin en soi, mais comme une étape sur la voie qu’il ou elle s’est choisie
- se faire confiance : quels sont ses points forts (il peut compter dessus, ce qui ne signifie pas qu’il ne doit pas les travailler ! Au contraire, c’est là qu’il peut gagner des points) ? Quels sont ses points faibles (on ne peut pas être fort dans toutes les matières, mais un peu de révisions permettra d’éviter la débâcle) ?
- se remettre en question : selon Olivier Douville, psychologue clinicien, l’ado doit arriver à se considérer non plus comme un lycéen, mais comme un candidat. L’attitude qui en découle est totalement différente.
- connaître ses besoins, physiologiques et psychologiques
La moitié du travail se fait en cours d’année…
Les études le montrent clairement : être attentif en cours représente 50 % du travail de mémorisation. Reprendre les cours à la fin de chaque chapitre, revenir sur les aspects peu clairs, mais aussi essayer de relier les notions – voire les matières – entre elles sont autant de bonnes façons de se préparer à l’examen final. Si vous constatez en cours d’année que votre enfant a accumulé un certain retard ou a besoin d’un soutien supplémentaire, il existe de nombreuses possibilités de stages de préparation au baccalauréat, durant les vacances scolaires ou sur une période plus longue durant l’année scolaire. Cela peut être un bon moyen de remettre sur les rails un élève manquant de méthodologie ou rencontrant des difficultés particulières.
Booster sa mémoire
Le travail de mémorisation se fait en trois étapes :
- l’encodage, qui représente la phase d’apprentissage
- le stockage, c’est-à-dire la mémorisation proprement dite
- la récupération, donc la mobilisation des connaissances, par exemple au moment d’un examen
Durant la phase d’encodage, il est intéressant de travailler à la fois la mémoire lexicale (grâce au fameux « par cœur ») et sémantique (en multipliant les supports, en créant des fiches ou des arborescences…). Les moyens mnémotechniques sont aussi un excellent outil pour retenir mieux et davantage, tout en personnalisant l’outil de travail. Enfin, entraîner sa mémoire chaque jour n’est pas un conseil uniquement valable pour le troisième âge…
Savoir ce qu’attendent les correcteurs au baccalauréat
Il s’agit tout d’abord pour l’élève de se renseigner auprès de ses professeurs sur les sujets les plus susceptibles de « tomber », sans pour autant faire l’impasse sur le reste du programme. Ensuite, selon les matières, il y a des exigences constantes, qui peuvent donner des indications au lycéen sur les axes à travailler :
- en philosophie, on attend du candidat qu’il soit capable de livrer une réflexion personnelle, nourrie des œuvres et notions abordées, mais aussi de ses propres lectures
- en histoire et géographie, l’élève doit impérativement éviter le hors-sujet. On est vite tenté de restituer par cœur des pages entières, or ce n’est pas ce qu’attend le correcteur. D’autre part, être attentif à l’actualité peut être un réel atout pour développer ses réponses dans cette matière.
- en mathématiques, la notation se base sur le raisonnement et l’explication, plus que sur la réponse elle-même. Attention également à l’orthographe !
- en langues vivantes, le candidat doit surtout être à même de structurer sa copie
Établir un planning de révision pour le BAC
Pour la période des révisions proprement dites, c’est-à-dire en gros un mois avant les épreuves, votre enfant doit se créer un planning de travail. Jour par jour, il prévoit de travailler telle ou telle matière, pendant un temps défini. Varier le type de travail (relecture, création de fiches, récitation…) lui permettra d’éviter la monotonie et d’être plus efficace. La première étape à prévoir lors de ces révisions consiste à reprendre et ordonner tous ses cours, puis à faire un tri dans ce qu’il doit revoir, enfin à élaborer ses propres fiches synthétiques avec un plan et un cheminement cohérents. Bien entendu, il est important que le planning de révisions prévoit des plages de détente et au moins une journée de repos par semaine…
Le modèle allostérique
Derrière ce mot barbare se cachent les résultats des recherches d’André Giordan, ancien instituteur et spécialistes de l’appropriation des savoirs. Avec Jérôme Saltet, coauteur des « Incollables » et fondateur des éditions Play Bac, il a mis au point une stratégie d’apprentissage très intéressante. Celle-ci tient en 7 points :
- vouloir retenir l’information : cela implique de se poser des questions par rapport au contexte, à l’intérêt et aux implications de telle notion ou tel événement
- comprendre l’information : en partant de ce qu’il connaît déjà, l’élève suit un cheminement vers la nouvelle information, crée des liens avec d’autres notions vues, se pose les questions essentielles (qui ? quoi ? où ? quand ? pourquoi ?)
- structurer l’information : l’utilisation du mind mapping ou carte heuristique est à cet effet une technique très efficace, qui consiste à créer un schéma représentant les informations importantes et le cheminement de la pensée qui les relie
- repérer le fonctionnement de son cerveau : visuel, auditif ou kinesthésique, à combiner comme nous l’avons dit plus haut
- s’entraîner à mémoriser : cela peut se faire en trois étapes. L’élève crée une fiche synthétique ou une carte heuristique le soir même de la leçon, revoit les points importants du cours et se pose des questions environ un mois avant l’épreuve, puis relit sa fiche la veille de l’examen.
- travailler la mobilisation de l’information : il s’agit pour l’élève de se mettre en situation, de travailler concrètement en vue de l’examen
- dormir : la méthode de Giordan et Saltet préconise par exemple des siestes de 5 à 20 minutes entre les périodes de mémorisation
Le rôle des parents durant la période de révisions
Bien entendu, la perspective de l’examen est source de stress. Pour autant, l’angoisse de votre enfant ne doit pas se retourner contre vous : soyez clair sur ce point. D’autre part, gérez votre propre stress, afin de ne pas le communiquer à votre ado… Sans dramatiser à outrance, évitez aussi de banaliser l’examen : celui-ci a une importance réelle et doit être préparé avec sérieux. Essayez d’aider votre enfant à se fixer plusieurs petits objectifs, moins décourageants qu’un seul énorme, et d’étaler au maximum son travail. Quant à l’anticipation de l’épreuve, elle n’est intéressante que si elle est positive (en d’autres termes, si votre ado s’imagine en train de passer l’épreuve avec succès, parce qu’il a travaillé correctement).
Même si vous êtes tenté de projeter sur votre enfant vos propres façons de faire, laissez-le travailler à sa façon, qui n’est pas forcément la même que la vôtre. De la même manière, vous pouvez proposer votre aide, mais sans rien imposer. Enfin, plutôt que de mettre l’accent sur ce qu’il ne sait pas, positivez sur ses points forts. Essayez aussi d’inverser les rôles, en lui demandant de vous expliquer tel ou tel point du cours, en vous y intéressant réellement : cela le mettra en situation de restitution orale, l’obligera à mobiliser ses connaissances tout en lui permettant de vous « apprendre » à son tour quelque chose.
Dans tous les cas, vous ne pourrez pas travailler à la place de votre enfant. Mais en lui fournissant des outils adéquats, en le soutenant tout au long de l’année, vous l’aiderez à préparer au mieux ses épreuves du bac et à développer son potentiel. De cette manière, il sera à même de prendre confiance en ses capacités et de se projeter dans l’avenir.